13.11.09

Goncourt et Identité nationale

Des décennies que l'on nous inculque l'idée d'une France, pays des libertés ! Des décennies que l'on bassine avec les stéréotypes qui vont avec : grande gueule, esprit libre et indépendant, un poil anar (même du côté des bourgeois), etc, etc, etc.
Et ceux qui n'avaient jadis pas de mots assez durs contre "l'art officiel" des anciennes républiques populaires, exigent aujourd'hui, chez nous en France, l'obligation de réserve pour les lauréats de prix littéraires ! Aujourd'hui, c'est Marie N'Diaye qui reçoit les coups. Je n'ose imaginer que c'est sa couleur de peau qui lui vaut cet honneur, car il s sont pourtant très nombreux les auteurs et autres personnalités essentielles de notre identité nationale à s'être levés contre le fait du Prince, contre les injustices d'Etat, contre le système politique de leur époque... Oublié Voltaire et "l'affaire Calas" ? Effacée Louise Michel, la déportée communarde ? Passé aux oubliettes Zola et son "J'accuse" ? Aux oubliettes Jaurès et son combat contre la guerre ? Que dire de Jean Moulin, Préfet désobéissant et organisant la résistance au nazisme ?
Désormais, les lauréats à des distinctions auraient interdiction de parole, sous peine d'être condamnés pour crime de lèse majesté. Même chose pour les comiques (voir le procès en sorcellerie contre Stéphane Guillon). En France, on aime l'humour, l'esprit frondeur, la dérision et la caricature. En Sarkozie, on ne badine pas avec l'humour.
Mais tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Prenons l'exemple de la Légion d'honneur. Là, ce n'est pas une poignée d 'intellectuels qui l'attribue, c'est carrément au nom de la France ! Il n'y a pas plus symbolique de l'Identité française. Lorsqu'on l'obtient, on devrait, selon le nouveau dogme, se taire sur la politique nationale. Pourtant quelques récipiendaires ne se privent pas pour commenter : Johnny Halliday, Christian Clavier, Enrico Macias, Gilbert Montagné et autres grands penseurs nationaux... Mais ouiiii, où avais-je la tête ? Eux, ils disent du bien.
Pour nos droites nationales, la thématique de l'Identité nationale sert de repoussoir de l'Autre, d'outil de clivage entre ceux qui ont peu et ceux qui n'ont rien. Pendant que l'on tchatche là-dessus, on en oublie l'essentiel : la vie est difficle pour toujours plus de gens, on nous manipule, on nous exploite chaque jour un peu plus.
Or, l'Identité française, se sont souvent les humbles qui l'ont façonnée au cours des siècles. Qui a fait la Commune de Paris ? Qui a gagné le droit syndical ? Qui a gagné le droit aux congés payés, à la santé, à la retraite et à l'éducation ? Les exemples se ramassent à la pelle du fruit des luttes où, parfois, des militants y laissaient leur vie.
Pétain avait déjà tenté le coup de l'Identité nationale ! Partout en France, il y a des rues, des avenues, des places Voltaire, Louise Michel, Zola, Jaurès ou Jean Moulin... Je doute fort qu'il y ait un jour une rue Hortefeux, Besson ou Raoult. Ou alors des culs-de-SAC (puisque Pasqua revient à la une de l'actualité).

5.11.09

Pour Yahia !

Mon ami Yahia, d'ordianire si sympa, m'a passé un savon ! Depuis qu'il vit en Angleterre, la lecture de mon modeste blog (et des commenaires qui vont avec) lui permettait de garder un oeil sur la vie politique française. Or, depuis fin mars, ce blog est sec comme un arrêté de reconduite à la frontière, façon Eric Besson...
Mais, soyons honnêtes, qu'est-ce qui a changé ces 7 derniersmois dans le royaume de France ? Rien. Mais en pire !
Il m'aurait fallu faire un article par jour pour évoquer les charmes de la Sarkozie.

Notre hyper Président poursuit ses gesticulations, promet le lundi ce qu'il oublie le mardi. Ce qui n'est pas grave, car le mercredi il a une nouvelle promesse aux lèvres... Chaque jour, il lui faut trouver de quoi faire oublier ses propos de la veille. Et ça marche ! les journalistes lui servent la soupe bien comme il faut.
Les girouettes ont au moins le bn goût de changer en fonction de la direction du vent. Sarkozy c'est une éolienne : toujours à brasser du vent, mais toujours dans le même sens, celui du capitalisme le plus décomplexé !
Les délocalisations qui continuent... Les courbettes aupatronat... Le bouclier fiscal maintenu pour les plus riches... Le povoir d'achat toujours en berne pour les plus modestes... Le pognon distribué aux banques pour qu'elle le répartissent dans la poche des actionnaires...

Et, cher Yahia, il ne s'agirait pas d'ignorer les perles de la rentrée. La marche vers la privatisation de La Poste (on sait ce que signifie "GDF ne sera pas privatisée" dans la bouche de Sarko 1er ! Une prime versée aux lycéens du technique pour qu'ils aillent en cours ! Les polémiques stériles sur les écrits de Frédiéric Mitterrand pouroccuper l'espace médiatique ! Le fils Sarko et la défense fut un moment d'anthologie dans l'avénement du pouvoir monarchique. Oui, je sais, j'ai moi-même hurlé avec les loups en ne prenant pas le parti d'un jeune, issu d'une ville de banlieue, sans diplôme et victime de son patronyme. Que font SOS Racisme, le MRAP et la ligue des droits de l'homme ?

En ce moment, la droite nous joue le sketch de l'indépendance d'esprit. On se marre ! Tel ministre dit que tout ça est très vilan... Tel sénateur signe une tribune dans un journal... Brrr, ça fait froid dans le dos, une telle rébellion... Le Premier Ministre rappelle à l'ordre... Rassurons-nous, tout va redevenir tristement normal le jour des votes. Il n'y aura qu'une seule tête.

Tu vois, Yahia, en fin de compte, tu n'as pas perdu grand chose, ces derniers mois. Mais tu as raison, je vais m'y remettre car rien qu'à l'évocation de ces quelques délires présidentiels, je me sens bouillir.

5.4.09

Une soirée pour dire ses colères !

La soirée des colères, c'est se réapproprier la politique entre citoyens. C'est remettre à la mode le débat et la confrontation des idées, le tout sans le filtre déformant des médias.
Enfin les partis de gauche du secteur se soumettent au débat public ! Il y aura des représentants du Parti Communiste Français, du Parti Socialiste, du Parti de Gauche et des Verts et du Parti Ouvrier Indépendant. Chacun ayant sur la situation et sur les solutions pour en sortir des propostions et des pratiques différentes.
Les thèmes cette année sont à la fois multiples et terriblement imbriqués les uns dans les autres.
La crise financière mondiale.
Certains des participants prônent une moralisation du capitalisme, d'autres sa suppession pure et simple. Or, on voit le gouvernement faire de l'esbrouffe, pondre des décrets qui ne servent qu'à maintenir l'ordre établi.
les luttes sociales et syndicales actuelles.
Presque tous ces partis sont présents dans les manifs, mais quelques-uns n'y sont ils pas par opportunisme pour se refaire une relative virginité, alors même qu'ils acommodent le système à chaque fois qu'ils sont au pouvoir ?
l'exemple Antillais.
Après des semaines de lutte acharnée, nos amis Antillais ont obtenu un certain nombre d'avancées salariales et sociales. Le fait que les patrons ne mettent que très peu de leurs poches et que l'essentiel vienne de l'Etat, est-ce normal ? Leur exemple est-il transférable en métropole ?
l'Europe dont nous avons besoin.
A deux mois de l'élection Européenne, un débat clair est nécessaire. Parmi nos invités à cette soirée, tous de gauche, le PS et les Verts ont été résolument pour le traité européen proposé par Giscard et que les Français ont largement rejeté. Récemment, les Verts se sont trouvé des points communs avec Balladur et son projet de réforme... Le PCF et JL Mélanchon (qui n'avait pas encore créé le Parti de gauche), ont été les fers de lance de la bataille pour le Non.

Quatre sujets qui méritent de s'arrêter un instant...
Bien sûr, une soirée pour dire ses colères, c'est peu, mais dans ce monde de léthargie politique où les salariés en arrivent à kidnapper leurs patrons, tellement ils sont à bout, dans cette société où les médias truquent et manipulent, cet échange de proximité est salutaire.

Il est urgent que gens de gauche clarifient leurs positions, il est urgent que les salariés ouvrent les yeux et cessent de se laisser abuser, il est urgent que les patrons et les actionnaires rendent ce qu'ils possèdent et a été créé pr d'autres... Il est urgent que la peur chage de camp !

Soirée des colères
mercreid 8 avril - 20 heures
salle Jacques Brel de Pontault-Combault

22.2.09

Faire évoluer le capitalisme ?

Pas un jour sans que notre Président et sa cour ne nous assène cette pseudo vérité première : il faut faire évoluer le capitalisme !
Comme si ce système étai le seul et qu'il fallait juste une petite réorientation par-ci par-là. Comme un malade atteint par une grippe un peu plus importante que la précédente, sans plus... Du coup on le traite comme tel : perfusion aux banques et caisson d'oxygène aux actionnaires, mais toujours aux peuples d'avaler la pilule.
Car, malgré la crise et les rodomontades moralistes de Sako-le-démago, les entreprises annoncent des bénéfices stupéfiants : 14 milliards d'euros pour Total (dont seulement 2 % iront aux salariés de par le monde), 7 milliards pour Arcelor-Mittal à se partager entre actionnaires alors que l'on ferme pour un an un haut fourneau de Gandrange... Mais, pas de panique : Sarko indemnisera à 70 % le chomâge technique. Un fois encore l'Etat vole au secours des patrons....
La Société générale ? Malgré Kerviel et les subprimes, elle annonce tout de même 2 milliards de bénéfice... Et Loréal, qui dégraisse afin de revenir à un taux de profit à 2 chiffres ?! La place me manque pour lister tous ces scandales immoraux.

Ce qui se passe actuellement aux Antilles est éclairant. Les gens en ont marre de vivoter chichement quand les déjà grosses forunes des îles continuent de s'engraisser sur leur dos. La vie est chère, les salaires modestes, le chômage à plus de 20 %, l'avenir bouché pour les jeunes... Et que propose l'Etat ? Non pas d'augmenter les salaires de manière durable... Non pas d'exiger une baisse des prix liés à ce qu'ils appellent là-bas la "profitation"... Faudrait tout de même pas écorner les marges ahurissantes que s'octroient les békés propriétaires de tout et qui sont si généreux avec le parti du Président... Il propose une aumône et une table ronde ! La table des travailleurs peut bien être ronde ou rectangle, s'il n'y a rien dans les assiettes...

Antilles et Métropole ont le même ennemi : le capitalisme. C'est ce système qui organise l'injustice, qui broie des vies et écrase les rêves. C'est ce système qui valide les effets du colonialisme, qui a beson des inégalités pour durer et qui sanctifie le patronat de droit divin. C'est ce système qui fait l'argent roi et la valeur travail (comme dit l'autre) la pire excroquerie qui soit.
Le capitalisme est le cancer généralisé de nos sociétés. Il ne faut pas "le faire évoluer", mais l'erradiquer. Il ne faut pas lui donner une chance de nous entourlouper une fois de plus par un tour de passe passe présidentiel.

11.1.09

PALESTINE : STOP A L'HORREUR !


Bientôt un millier de morts à gaza !
Combien de temps encore la communauté internationale va-t-elle faire semblant de vouloir agir ? Les gesticulations de Sarkozy ne feront pas oublier l'accueil chaleureux de la ministre israelienne à L'Elysée.

Pour la grande majorité, ces morts sont des civils et singulièrement des enfants. Quand le massacre des innocents va-t-il cesser ?
L'armée israelienne bombarde des écoles de l'ONU, empêchent les secours de parvenir près des victimes, interdisent à la presse de se rendre sur les lieux de la boucherie... Des fois que les journalistes montrent l'étendue de l'horreur... Et qu'ils ne viennent pas parler de "bavures" lorsqu'ils se vantent d'avoir reproduit la ville de Gaza en plein désert pour entraîner les soldats à s'y repérer. C'est une tuerie délibérée.
Ce conflit qui dure depuis 60 ans n'est pas près de s'arrêter si on laisse les religieux de toutes obédiences décider ce qui est bon ou pas.
La seule solution est dans une paix juste et durable, qui reconnaissent à la fois l'existence d'un pays et d'un Etat pour l'Israël et pour la Palestine. Ces deux peuples ont assez souffert comme ça. Tout le monde sait ça. Alors légitimement, posons-nous la question de savoir à qui profite le crime.
Les marchands d'armes, les USA en tout premier, se frottent les mains des affaires juteuses à venir... L'industrie du bâtiment qui sera amenée à reconstruire le pays, avec les fonds internationaux... Les autres grandes entreprises qui devront, elles aussi, intervenir pour aider la Palestine à se réorganiser...
Quel pays courageux osera, un jour, infliger des sanctions économiques au gouvernement israélien ? A quand le boycott ? A quand l'embargo ?
A moins que faire durer cette guerre permette aux gouvernements de tant de pays de maintenir un climat de tension interne et ainsi légitimer la répression permanente ? A moins que faire durer cette guerrre ait pour objectif de faire un peu oublier la crise et la gestion calamiteuse des gouvernements ?

Les Israéliens ne peuvent pas prétexter sans cesse de leur sécurité pour massacrer à tour de bras comme ils le font. La disproportion est telle que tout argument d'autojustification n'est qu'une insulte lancée à la face du monde.