D'abord, début mars, on autorise la chasse aux sangliers. C'est vrai que leur surpopulation cause de réels dégâts aux agricultures et même dans les villes. Qui n'a pas été choqué de voir un sanglier patauger dans l'eau de shampooing d'un salon de coiffure cette semaine ? Ces bêtes là n'ont même plus peur de l'homme. Elles viennent le provoquer jusque chez lui. Mais il fallait attendre patiemment la fin de l'hiver, qu'ils sortent de leurs terriers protecteurs.
Puis, depuis ce week-end, la chasse est ouverte aux pauvres ! On peut enfin reprendre les expulsions locatives, cettre pratique barbare qui jette à la rue les plus démunis d'entre nous, sans souci des enfants, sans prendre de gants.
Une partie des ces pauvres parmi les pauvres fera le chemin inverse des sangliers, car c'est dans la forêt qu'on en trouve de plus en plus souvent, à se fabriquer des abris de fortune de bric et de broc, juste pour se donner l'impression d'avoir quelque chose sur la tête.
Les plus veinards trouveront des services sociaux efficaces, qui les relogeront dans des hôtels au prix exorbitants. Car la pauvreté rapporte aussi beaucoup d'argent aux charognards qui s'accomodent si bien de la détresse. La solidarité nationale paiera la facture, bien plus cher que ce qu'arait coûté le maintien dans les appartements de ces familles fragiles.
Ce qu'on refuserait pour des animaux, on le conçoit pour des êtres humains !
Tous les jours, on passe devant des tentes où survivent des familles, en pleine rue, le long du périphérique, sous les ponts ou dans les bois autour de nos villes... Certains s'entassent dans des bidonvilles ignobles, pour tenter de s'organiser un semblant de vie sociale.
Cette gangrène porte un nom, encore et toujours le même fléau qui détruit tout ce qui fait que l'on soit Homme : le capitalisme ! celui porté aux nues par les amis de Sarkozy ou de Le Pen, les deux facettes d'une même et hideuse idéologie.
Pourquoi, alors que ces mesures coûtent encore plus cher que le paiement des loyers, maintenir ce système moyen-âgeux ?
Car il permet d'entretenir le climat de peur qui, lui-même, autorise les vampires de l'immobilier à pratiquer des loyers insolents. La hantise de se retrouver dehors, avec sa famille désemparée, fait taire la révolte et se résigner à payer, payer et encore payer.
Et l'on voudrait que je trouve cela normal ? Que je considère que les seuls responsables sont les personnes, incapables de payer en temps et en heure des loyers insupportables ? Parmi ces familles à la rue, certaines ont un emploi, mais si peu et si mal payé que lorsqu'il faut choisir entre les courses pour nourir la famille et le loyer, le choix est vite fait... A part les charognards et leurs complices, bien nourris et étrangements silencieux sur cette honte, qui songerait à le leur reprocher ?
Ce qu'il faut, c'est inverser le sens des valeurs : mettre l'homme au coeur des préoccupations de la société et plus le remplissage des comptes en banquesde propriétaires, petits ou gros !
Ce qu'il faut, c'est refuser ce monde là !
Ce qu'il faut, c'est recenser le plus possible des expulsions prévues, pour les empêcher !
Ce qu'il faut, c'est s'unir sur la question du droit au logement décent pour tous !
Et, puisque nous sommes à quelques jours d'une élection locale, qui aura forcément un retentissement national, c'est battre à plate couture ceux qui représentent cet ordre établi dont les sociétés n'ont pas besoin.
Certains candidats aux cantonales, c'est mon cas, ont des propositions très claires sur le sujet. Ils méritent d'être soutenus.