J'aime la polémique, c'est sûr. Mais je voudrais ici en terminer une : la page Heuclin !
Dans ma déclaration de candidature aux cantonales de mars, sur deux pages bien fournies en argumentaires, seules trois lignes font polémique : celles où il est question de tourner la page Heuclin.
Je m'explique.
Tout le monde sait qu'avec Jacques Heuclin, nos relations étaient tumultueuses. Combien de coups tordus a-t-il fait ? Combien de fois m'a-t-il menacé de retirer ma délégation ? Combien de fois m'a-t-il convoqué ? Et pourtant nous nous respections mutuellement. Autant je l'ai vu humilier ses propres collègues socialistes, autant avec moi les débats étaient rudes, mais sans équivoque.
Je ne ferai pas le détail ici des reproches que je peux lui faire. Je préfère garder le souvenir de l'élu qui a accompagné le dynamisme de sa ville et des coups de coeurs surprenants dont il était parfois capable (par exemple offrir son écharpe de maire à la première des sans papiers parrainée) et oublier le climat sulfureux des affaires qui polluaient la vie politique locale.
A l'approche des précédentes municipales, j'avais clairement dit que je ne l'accompagnerai pas dans un second mandat, tant ses méthodes m'insupportaient. Deux mois avant son décès, j'avais dit à Monique Delessard que je la suivrais, elle, si elle conduisait la liste. Elle peut en témoigner.
Je ne confond pas le père et la fille.
Delphine est une femme que j'apprécie et avec qui je partage beaucoup de valeurs. Dans le cas qui nous occupe, j'ai effectivement une grosse amertume que son entourage réussisse à nous opposer. Pourquoi dans la presque totalité des cantons du département le Front de gauche a-t-il pu s'organsier et pas chez nous, alors que je tente de l'imposer depuis si longtemps (voir l'épisode du printemps de l'année dernière, où j'avais carrément proposé de baptiser notre groupe d'élus communsites et républicains : "groupe des élus du Front de gauche") ? Le 17 septembre très précisément, donc bien avant qu'elle perde sa délégation d'adjointe au maire, et deux mois avant sa démission du PS, nous lui avons proposé de faire candidature commune, justement sur nos valeurs partagées. Les porte-parole du PG ont refusé tout net, argumentant que le nom d'Heuclin, etc.
Or, je ne peux pas cautionner l'idée que l'on aille au tribunal pour faire annuler (à juste titre) le mariage d'un mort, pour ensuite quasi-présenter ce même mort aux élections. Ce que je reproche au PG, ce n'est pas son programme, c'est la stratégie qui, à mon avis, est d'un autre âge. Delphine vaut mieux que cela. Et Pontault-Combault aussi. Raison pour laquelle, il faut tourner cette page de notre histoire locale.
Et là, je souhaite mettre fin à cette polémique stérile qui fait s'opposer deux camps qui ont tant en commun.
Car il ne faudrait pas perdre de vue que notre réel ennemi commun, c'est Sarkozy et sa politique désatreuse pour les Français. Dans ces élections, l'UMP tentera de faire oublier les enjeux nationaux au prétexte des "réalités locales". Il nous faudra collectivement lui envoyer un message très net : dehors !
Et face au capitalisme, représenté chez nous par Monique Hauer, il ne suffira pas de la social-démocratie qui ne propose au mieux qu'un capitalisme moralisé, revisité, voire coopératif... De qui se moque-t-on ?
En clair, j'espère que le 20 mars les voix se porteront nombreuses et sur le nom de Delphine Heuclin et encore plus (évidemment !) sur celui d'Antoine Blocier, car l'addition des deux pourrait changer la donne pour notre ville et augurer de choses prometteuses pour l'avenir.
Soyons, les uns et les autres,
effrontément de gauche !