16.2.11

La page Heuclin (suite et j'espère fin !)

J'aime la polémique, c'est sûr. Mais je voudrais ici en terminer une : la page Heuclin !
Dans ma déclaration de candidature aux cantonales de mars, sur deux pages bien fournies en argumentaires, seules trois lignes font polémique : celles où il est question de tourner la page Heuclin.
Je m'explique.
Tout le monde sait qu'avec Jacques Heuclin, nos relations étaient tumultueuses. Combien de coups tordus a-t-il fait ? Combien de fois m'a-t-il menacé de retirer ma délégation ? Combien de fois m'a-t-il convoqué ? Et pourtant nous nous respections mutuellement. Autant je l'ai vu humilier ses propres collègues socialistes, autant avec moi les débats étaient rudes, mais sans équivoque.
Je ne ferai pas le détail ici des reproches que je peux lui faire. Je préfère garder le souvenir de l'élu qui a accompagné le dynamisme de sa ville et des coups de coeurs surprenants dont il était parfois capable (par exemple offrir son écharpe de maire à la première des sans papiers parrainée) et oublier le climat sulfureux des affaires qui polluaient la vie politique locale.
A l'approche des précédentes municipales, j'avais clairement dit que je ne l'accompagnerai pas dans un second mandat, tant ses méthodes m'insupportaient. Deux mois avant son décès, j'avais dit à Monique Delessard que je la suivrais, elle, si elle conduisait la liste. Elle peut en témoigner.
Je ne confond pas le père et la fille.
Delphine est une femme que j'apprécie et avec qui je partage beaucoup de valeurs. Dans le cas qui nous occupe, j'ai effectivement une grosse amertume que son entourage réussisse à nous opposer. Pourquoi dans la presque totalité des cantons du département le Front de gauche a-t-il pu s'organsier et pas chez nous, alors que je tente de l'imposer depuis si longtemps (voir l'épisode du printemps de l'année dernière, où j'avais carrément proposé de baptiser notre groupe d'élus communsites et républicains : "groupe des élus du Front de gauche") ? Le 17 septembre très précisément, donc bien avant qu'elle perde sa délégation d'adjointe au maire, et deux mois avant sa démission du PS, nous lui avons proposé de faire candidature commune, justement sur nos valeurs partagées. Les porte-parole du PG ont refusé tout net, argumentant que le nom d'Heuclin, etc.
Or, je ne peux pas cautionner l'idée que l'on aille au tribunal pour faire annuler (à juste titre) le mariage d'un mort, pour ensuite quasi-présenter ce même mort aux élections. Ce que je reproche au PG, ce n'est pas son programme, c'est la stratégie qui, à mon avis, est d'un autre âge. Delphine vaut mieux que cela. Et Pontault-Combault aussi. Raison pour laquelle, il faut tourner cette page de notre histoire locale.
Et là, je souhaite mettre fin à cette polémique stérile qui fait s'opposer deux camps qui ont tant en commun.
Car il ne faudrait pas perdre de vue que notre réel ennemi commun, c'est Sarkozy et sa politique désatreuse pour les Français. Dans ces élections, l'UMP tentera de faire oublier les enjeux nationaux au prétexte des "réalités locales". Il nous faudra collectivement lui envoyer un message très net : dehors !
Et face au capitalisme, représenté chez nous par Monique Hauer, il ne suffira pas de la social-démocratie qui ne propose au mieux qu'un capitalisme moralisé, revisité, voire coopératif... De qui se moque-t-on ?
En clair, j'espère que le 20 mars les voix se porteront nombreuses et sur le nom de Delphine Heuclin et encore plus (évidemment !) sur celui d'Antoine Blocier, car l'addition des deux pourrait changer la donne pour notre ville et augurer de choses prometteuses pour l'avenir.

Soyons, les uns et les autres,
effrontément de gauche !

7 commentaires:

Poussard a dit…

Merci pour toutes ces divisions et félicitations à celui de vous 2 qui va faire le meilleur score soit 4% des voix.
Les plus faibles, les plus démunis qui continuent de crever à petit feu....et surtout les grands patrons et les riches qui continueront de s'en mettre plein les fouilles vous remercient.
Et moi je vote pour qui maintenant que vous n'avez pas été capables de vous entendre?
A droite : jamais
Socialiste : bof
gauche divisée : non, pas question de voter pour des personnes aux idées proches et incapables de s'entendre.
Ce sera donc vote blanc au cantonal pour la 1ère fois de ma vie. Faut bien commencer un jour même si ce n'est pas mon souhait au départ.
A bon entendeur...pour les futures élections présidentielles.

bison pas futé a dit…

pas tout compris sur le « sens de la candidature » d'antoine blocier, et sa rubrique qui décoiffe, « assainir le climat local » ??!!?? proposition sur une station d'épuration ? réchauffement climatique ? que nenni, une des trois propositions pour les habitants serait de retrouver de « l'air pur dans le débat pollué » local. C'est pas très sympa pour les autres déjà et apparemment son écologie dépolluante consiste à plonger dans le caniveau, en taxant publiquement le dit Parti de Gauche de «coup politicien » (dont la démagogie serait de porter le nom de l'ancien maire ???!!!??). « Assainir » dit-il. « discréditer » aurait été plus juste. On savait qu'antoine n'était pas un prince de l'élégance politique mais quand même - on se rassure, il fait « de la politique autrement », ouf, on a eu peur.

Marco a dit…

Moi je pense que la franchise en politique c'est salutaire.
J'en ai assez des politiciens qui se font élire sans qu'on connaisse le son de leur voix. Et quand on les entend c'est sur des fadaises.
Et encore je ne parle pas des démagos plus ou moins populistes qui flate le petit peuple dans le sens du poil et une fois élus qui ne tient aucune promesse.
J'ai confiance en A. Blocier car il ne pratique pas la langue de bois. Je l'ai vu a plusieur réunions de quartier et au moins il est clair et ne promet pas ce qu'il ne tiendra pas.
En vérité je n'ai jamais voté PC de ma vie, mais je crois qu_e je vais le faire cette fois.

Anonyme a dit…

Bonjour,
En tant que fille de celui que vous attaquez, je me sens franchement blessée par votre article.
Je ne dirais rien sur ce que vous dites de mon père et de vos relations avec lui. Bien que cela ne ressemble pas à ce que je connais de lui en tant que maire (ce qui est, je le sais, différent du père), je ne peux cependant pas juger de sa relation avec vous.
Deux choses en revanche m'ont marquées:
Sur le tract de votre candidature, vous exprimez le souhait que l'on tourne la page Heuclin, ce qui serait, je cite, "salutaire". À quoi ce réfère donc cette critique? À ce qu'il a fait pour la ville? À la manière dont, vous le dites vous-même dans cet article, il a "accompagné le dynamisme de sa ville"(et je dirais même initié)?
Mais ce n'est rien à coté de cette phrase: "Deux mois avant son décès, j'avais dit à Monique Delessard que je la suivrais, elle, si elle conduisait la liste". Nous savons parfaitement que si mon père était encore là, il aurait été en tête de liste. Je pense que vous le savez aussi, il n'a jamais exprimé le souhait de lâcher la ville, il a même au contraire fait passer son rôle de maire avant sa maladie. Que signifie donc cette phrase? Que vous aviez accepté de suivre Monique car vous aviez parié sur le décès de mon père?
C'est comme cela que je le ressens, et j'ose espérer que ce n'est pas ce que vous entendiez par là, car c'est simplement pitoyable.

Morgane.

Anonyme a dit…

Antoine,
Je vois que notre fille a laissé un commentaire sur ton blog. J'ai lu ton texte. J'ai lu aussi ton tract. Indignée est un mot bien faible pour dire ce que j'éprouve. D'abord de l'indignité de tes propos, toi, qui a accepté d'être aux côtés de Jacques pour les municipales. N'était-ce que parce que tu savais que le PC seul ne pouvait prétendre à rien et que tu as voulu et eu un poste d'adjoint ? Quel horrible homme qui prend un accord pour sa liste et qui tient parole en effectivement te confiant le poste d'adjoint. Qui es tu pour juger de ce que Pontault-Combault est devenu ces trente dernières années ? Qui es-tu pour oser même parler du décès de Jacques, que tu avais toi apparemment passé par perte et profit deux mois avant son départ ? Toi qui revendiques dans le même temps, sur ton autre site, le bilan du précédent mandat, mandat, que je sache, dirigé par Jacques ? Tu as voulu associer le nom de Heuclin au tien et ça n'a pas marché. Alors maintenant tu veux le salir ? Jacques valait bien au-delà de son nom, il valait pour l'homme qu'il était, pour le maire qu'il fut. Un nom ne fait rien Antoine. Il n'est pas besoin en ville de dire Heuclin, il suffit de dire Jacques ou notre Maire. Et en plus, sous des airs de défendre sa fille aînée dont tu aurais aimé accoler son patronyme au tien pour les cantones sous couvert du Front de Gauche (alors qu'elle n'est pas la plus ancienne du PG, c'est même récent, puisque après son éviction de la Mairie), tu la dépeins comme étant proche de toi, donc de fait contre ce que son père a fait, en en plus comme influençable. Charmant portrait, et pourtant, personne ne peut me soupçonner d'amitié envers elle. Ton texte est petit, indigne, mensonger. Et je ne parle pas en tant que compagne, parce que là, ce ne serait pas des mots. Je parle en citoyenne et collaboratrice.
Je trouve que si tu comptes faire ta campagne ainsi, en salissant un homme qui ne peut répondre, c'est d'une grande bassesse, voire lâcheté. Que ne t'es-tu exprimé ainsi, en public, face à lui ? Tu distilles du petit venin. Mais pourquoi je m'étonnes, en fait. C'est vraiment à ton image.

Armell

Alex a dit…

J'habite Pontault-Combault depuis quatre années. Autant vous dire que la famille Heuclin ne m'intéresse pas. Je ne sais pas encore pour qui je vais voter. Je m'intéresse à la vie locale, c'est tout. Quand je lis les commentaires, je ris. Armell Refait ou Heuclin, c'est selon ; la fille, jeune ; et Delphine Heuclin... Je lis la presse et les prises de parole et oui, je ris, beaucoup... Un peu de dignité... La position de M. Blocier est légitime, il est le candidat du PC. Son texte est claire et n'offense ni l'histoire, ni le présent. En vous lisant tous, en voyant les affiches de Mme Heuclin qui n'a aucune posture politique, j'en conclus qu'il y a Pontault-Combault et il y a quelque part, des idées et de la politique. Ne nous voilons pas l'esprit, nous savons tous que M. Heuclin a profité allègrement du système pontellois-combalusien. Les habitants savent que c'est essentiellement une question financière. Alors, stop ! Et après tout, je voterais sûrement pour les verts ou Monique Delessard, et avoir un peu de paix avec les Heuclin, filles, mères ou autres. Stop, l'avenir est ailleurs. Et la population a bien changé.

Anonyme a dit…

Je viens de lire ce billet aujourd'hui, donc après les élections. Je suis partagé entre un sentiment de satisfaction et d'exaspération.
Satisfaction parce qu'à la lecture des résultats je me dis Les résurgences du passé (homme du passé, homme dans une démarche de cumul, homme stipendié par les sociaux libéraux, parti à la botte des sociaux libéraux, parti sujet à de trop nombreuses compromissions dans les exécutifs …) n'ont pas résisté à la nouvelle dynamique du parti de gauche et de ses nouveaux militants. Je note au passage que le PG fait de meilleurs scores sans le PC, seul ou avec le NPA …
Vous l'aurez compris l'autre sentiment, l'exaspération, est motivée par le fait que la dynamique du PG (au delà des noms de ces candidats, ce n'est pas ca qui compte !) aurait pu être plus forte sans la candidature de A. Blocier. En effet la démarche de A. Blocier a finalement eu pour effet de :
- protéger les sociaux libéraux, ce qui est plutôt réussi
- soigner un ego, ce qui est plutôt raté
- exister, ce qui reste à démontrer

TD