26.5.13

Victimes de la mode !

Le monde ne tourne pas rond.
Ici, dans notre occident auquel nous sommes si fiers d'appartenir, être victime de la mode (écrire plutôt fashion victime pour être dans le coup), c'est dépenser sans compter pour ce qui est de plus neuf, de plus tendance, de plus à la mode...
Et il n'y a pas que chez les bourgeoises bon chic bon genre que la maladie fait rage. Chez les petits aussi on traque l'article nouveau, le tee-shirt qui saura nous mettre en valeur, le pantalon bien coupé ou le polo qu'il faut à tous prix porter cet été.

Après avoir détruit totalement notre industrie textile, les grands propriétaires des filatures et les marchands de vêtements sont toujours là, eux, et vendent encore et encore. Ils courent le monde à la recherche des coûts de production le plus bas possible.
Le Bangladesh est devenu le deuxième pays exportateur de textile, juste derrière la Chine et son milliard et demi d'habitants. Les gens y sont exploités comme on n'imagine pas, des journées de 10 à 14 heures de travail, six jours sur sept minimum, le tout pour des salaires de misère qui ne leur permettent pas de vivre décemment de leur labeur. de leur esclavage ?
Comble du cynisme, les immeubles sont édifiés en dehors de toutes normes de sécurité et parfois s'écroulent. plus de 1.200 morts dans l'effondrement du Rana Plazza, près de Dakha. Et je n'évoque pas la pollution due aux produits chimiques déversés après usage dans les ateliers du cuir, et des nombreuses maladies graves qu'ils entraînent... Je ne parle pas non plus des compresseurs haute densité qui vieillissent nos jean artificiellement, tout en perforant les poumons des pauvres gars qui respirent et avalent en permanence des particules abrasives.
On rogne sur tout : la sécurité, l'hygiène, les salaires... Pas sur les dividendes.
La mode à petit prix coûte cher en vies humaines et nous avons tous un peu de ce sang sur nos vêtements. Et pas seulement ceux de Monoprix, Carrefour, Leclerc et autres enseignes à coûts relativement abordables... Car H et M, Benetton, Zara, et consors font sortir leurs collections de ces ateliers de la honte. Pendant ce temps, leurs cours de bourses sautent au plafond.
C'est aussi ça le capitalisme.
Il y a quelques années, un scandale sur la fabrication de ballons de foot d'une grande marque "respectable", mais usinés par des enfants, avait contraint à créer un label favorisant l'achat éthique. Les marques signataires s'interdisaient, notamment, d'utiliser des enfants pour fabriquer ballons et chaussures...
Après le drame de ces dernières semaines, les marques incriminées, celles qu'on appelle les "donneurs d'ordres", rejettent la responsabilité sur les intermédiaires et les entreprises sur place... Entendez ça, les amis : ces gros businessmen ne seraient pas au courant ! Pourtant, eux, si prompts à afficher des comptes d'exploitation, à expliquer pourquoi la baisse du coût du travail ici servirait l'économie nationale... Bref, des experts, ne se seraient jamais étonné de trouver sur le marché des vêtements à 3 euros pièces, livrés en France ?!!!

Refusons les bonus incroyables que s'octroient les actionnaires, afin de pouvoir accepter de payer convenablement le prix du travail des autres.
C'est vraiment une autre façon de penser le monde et la place des hommes dans la société qu'il faut réinventer.
Pour qu'il n'y ait plus d'autres victimes de la mode.
Des victimes dont la chair et le sang nous éclabousseront pour longtemps si l'on continue de laisser faire le "marché".

16.5.13

Y'en a marre d'avoir raison !

Depuis combien de temps, avec mes amis du Front de gauche notamment, dis-je tout le mal que je pense des politiques d'austérité ?
Pourtant, je ne suis pas économiste... Simplement un citoyen qui se préoccupe de l'évolution de la société, un citoyen qui observe les dégâts de ce qui se passe ailleurs, un citoyen qui écoute, lit et d'informe ailleurs que dans les grandes messes du 20 heures, pour ne plus gober ce que les médias nous servent.
Malgré les accrocs à mon amour propre, j'aurais aimé m'être trompé, j'aurais préféré que les amis socialistes aient eu raison et que leurs moyens pour lutter contre la crise soient efficaces...
Mais non ! C'est tout le contraire qui se déroule devant les yeux ébahis des électeurs de François Hollande. Dont moi.

Pour dire la vérité, je n'avais pas un gros stock de confiance. Je savais bien que ce serait compliqué (et pas seulement à cause du bilan désastreux du sarkozisme), tant il n'est pas dans la nature du PS de chahuter l'ordre établi.
Au prétexte du "sérieux budgétaire", argument développé sans rire par le gouvernement, on laisse à penser que, tout compte fait, les thèses de la droite étaient valable. La preuve ?
Hollande promettait de ne pas signer le pacte européen... il le signe ! Emmanuelli (classé à gauche du PS) tonitruait sur le scandale que serait le recul de l'âge de la retraite... Aujourd'hui, il chante que, puisqu'on vit plus vieux, etc ! Montebourg gagnait ses 17 % à la primaire socialiste sur la promesse qu'aucune entreprise ne fermerait... voyez Fralib, Florange, Métaleurop, Goodyear, ¨Peugeot et aujourd'hui Doux et bien d'autres! La finance était l'ennemie... Les banques et les actionnaires sont surprotégés ! On devait lutter contre les licenciements boursiers... On vote l'ANI, la loi dictée mot par mot par le patronat !
Je continue ? Pas la peine !

Que ce soit difficile, dans le contexte de crise internationale, on peut l'admettre. Mais que l'on utilise les mêmes mots, les mêmes méthodes, pour les mêmes résultats que la droite, non !

Et l'on voudrait que l'on reste sage, que l'on accepte son triste sort sans broncher, sans exprimer sa colère, bref que l'on ne s'énerve pas (sinon, on file en taule, Manuel Valls y veillera)... Et l'on ne supporte pas que des responsables politiques haussent le ton...
Au lieu de critiquer la façon de parler et les diatribes de Mélenchon, tentons au moins d'écouter son analyse et ce qu'il propose. 
Mais pour ça, il faut se mettre dans le crâne, une bonne fois pour toute, qu'il ne suffit pas de peindre en rose le capitalisme pour l'humaniser. Au contraire, il faut résolument changer de système. Et donc de référentiel de pensée. L'avènement de la VIème République serait déjà un bon début.