16.5.13

Y'en a marre d'avoir raison !

Depuis combien de temps, avec mes amis du Front de gauche notamment, dis-je tout le mal que je pense des politiques d'austérité ?
Pourtant, je ne suis pas économiste... Simplement un citoyen qui se préoccupe de l'évolution de la société, un citoyen qui observe les dégâts de ce qui se passe ailleurs, un citoyen qui écoute, lit et d'informe ailleurs que dans les grandes messes du 20 heures, pour ne plus gober ce que les médias nous servent.
Malgré les accrocs à mon amour propre, j'aurais aimé m'être trompé, j'aurais préféré que les amis socialistes aient eu raison et que leurs moyens pour lutter contre la crise soient efficaces...
Mais non ! C'est tout le contraire qui se déroule devant les yeux ébahis des électeurs de François Hollande. Dont moi.

Pour dire la vérité, je n'avais pas un gros stock de confiance. Je savais bien que ce serait compliqué (et pas seulement à cause du bilan désastreux du sarkozisme), tant il n'est pas dans la nature du PS de chahuter l'ordre établi.
Au prétexte du "sérieux budgétaire", argument développé sans rire par le gouvernement, on laisse à penser que, tout compte fait, les thèses de la droite étaient valable. La preuve ?
Hollande promettait de ne pas signer le pacte européen... il le signe ! Emmanuelli (classé à gauche du PS) tonitruait sur le scandale que serait le recul de l'âge de la retraite... Aujourd'hui, il chante que, puisqu'on vit plus vieux, etc ! Montebourg gagnait ses 17 % à la primaire socialiste sur la promesse qu'aucune entreprise ne fermerait... voyez Fralib, Florange, Métaleurop, Goodyear, ¨Peugeot et aujourd'hui Doux et bien d'autres! La finance était l'ennemie... Les banques et les actionnaires sont surprotégés ! On devait lutter contre les licenciements boursiers... On vote l'ANI, la loi dictée mot par mot par le patronat !
Je continue ? Pas la peine !

Que ce soit difficile, dans le contexte de crise internationale, on peut l'admettre. Mais que l'on utilise les mêmes mots, les mêmes méthodes, pour les mêmes résultats que la droite, non !

Et l'on voudrait que l'on reste sage, que l'on accepte son triste sort sans broncher, sans exprimer sa colère, bref que l'on ne s'énerve pas (sinon, on file en taule, Manuel Valls y veillera)... Et l'on ne supporte pas que des responsables politiques haussent le ton...
Au lieu de critiquer la façon de parler et les diatribes de Mélenchon, tentons au moins d'écouter son analyse et ce qu'il propose. 
Mais pour ça, il faut se mettre dans le crâne, une bonne fois pour toute, qu'il ne suffit pas de peindre en rose le capitalisme pour l'humaniser. Au contraire, il faut résolument changer de système. Et donc de référentiel de pensée. L'avènement de la VIème République serait déjà un bon début.

9 commentaires:

Actionnaire Humaniste a dit…

Je suis globalement d'accord avec ton article.



Voici une illustration des choix fait par le Chef d'Etat et son Gouvernement dans une Entreprise où il est l'actionnaire majoritaire (54%): Aéroports de Paris (ADP).



Il a choisi:



- d'augmenter le taux des bénéfices distribués aux actionnaires (60% en 2013 au lieu de 50%en 2012)

- de poursuivre en 2013 la diminution du nombre des emplois à ADP



Le 5 avril 2013, tous les élus du Comité d'Entreprise d'ADP (CGT/FO/UNSA/CGC) ont contesté " ce partage des richesses défavorables aux salariés," et ont demandé "à l'Etat, son rééquilibrage afin de permettre de financer une progression de l'emploi, des conditions sociales et des investissements nécessaires à l'accomplissement des missions de service public"



L'AG des actionnaires, tenue le 16 mai 2013, a voté les choix stratégiques précités de l'Etat.

Jean-Paul a dit…

Bien, ce post.
J'ai regardé une grande partie de la conférence de presse de Hollande.
Rien de nouveau sous le soleil : on continue de foncer dans le mur, mais on y va "offensivement".
Il n'y a vraiment rien à attendre de ce type.
Ce qui me rassure, c'est qu'au moins, moi je ne suis pas déçu. Vu que j'en n'attendais rien.

Anonyme a dit…

Je ne suis pas du genre à être impatiente, mais là je crois qu'il dépasse les limites notre Président. Je m'étais dit qu'il lui fallait sans doute un peu de temps et je n'ai donc pas trop réagie pendant un an. Mais quand je vois qu'il utilisite maintenant le même vocabulaire que Sarkozy, j'ai honte.

Anonyme a dit…

quand le pc se met à la remorque de mélanchon = antoine blocier

Gil27 a dit…

Le président Hollande est allé prendre ses ordres à Bruxelles mardi. Pour que jeudi il les retranscrive en mesures françaises.
C'est un truc à dégouter de l'europe les plus convaincus.
On est loin de l'europe des peuples avec ces technocrates qui n'ont qu'un seul crédo : l'entreprise, l'entreprise, l'entreprise... Et les gens qui font tourner les entreprises on s'en fout !
Ce serait tout de même mieux l'Europe, s'il n'y avait pas des peuples dedans.

Vero a dit…

Cet article me va bien. Il dit combien nos espérances sont déçues et le peuqu'il y a à attendre du gouvernement actuel.
Je suis d'accord, l'héritage de SArkozy est très lourd. C'est justement une bonne raison pour chane de modèle de société.
Et moi, ce n'est pas vers la Le Pen que je vais me tourner !

Anonyme a dit…

Mais de quelle croissance veut nous parler Hollande ? Celle conçue par la gauche libérale ? Allons donc ! Il n'y a pas plus de libéralisme de droite que de gauche, il y a le libéralisme, point. Celui qui traite les salariés en esclaves s'ils ne décident pas de se défendre avec leurs organisations syndicales. Un jour, un de mes cadres supérieurs, un poète sans doute, m'a expliqué sans rire, que toutes nos relations n'étaient qu'un rapport de forces, même l'amour et qu'il fallait choisir son camp. Il a été viré et sa femme l'a largué. A ce jeu là, il faut savoir perdre.

Anonyme a dit…

"Putain ,j'en ai marre d'avoir toujours raison"
Réplique du film "Jurrasic Park"
Remake français "Communic Park"

Jack a dit…

Bonne analyse. J'y souscris.
Il est étrange d'avoir à houspiller le PS pour qu'il se recadre à gauche. A la réflexion, c'est, en fait, une continuité depuis si longtemps que ça ne devrait pas nous étonner. Il faut dire qu'en succédant à Sarko, on s'est tous pris à espéré que le PS était redevenu un parti de gauche. Naïfs que nous sommes.