On parle du syndrome de Stockholm
lorsque des otages finissent par développer une certaine sympathie, voire une
sincère compréhension, avec leurs ravisseurs.
Et c’est bien ce qui arrive au
gouvernement français dans son ensemble et au Président Hollande en
particulier.
Voici des gens qui pourfendaient
les méfaits du capitalisme : argent-roi, repli sur soi, pillage des
richesses naturelles, exploitation éhontée des salariés, guerres, inégalités,
concurrence entre les peuples, mal logement, chômage…
Mais voilà… A fréquenter de si
près et depuis si longtemps les porte-parole du capitalisme, ils ne souhaitent
même plus l’éradiquer, mais seulement l’humaniser (sic).
Pire, ils lui trouvent
aujourd’hui toutes les excuses, reportent leur rage sur les peuples les plus
fragiles, déclarent la mise à mort de la Grèce, subventionnent grassement les
patrons et ponctionnent lourdement les petites gens, obéissent au doigt et à
l’œil du MEDEF mais n’écoutent pas les gens dans la rue…
Ils bavent devant les grands
patrons, mais crachent sur ceux qui défendent leurs droits.
Désormais, pour eux, la seule
alternative c’est encore plus de capitalisme. Or, même repeint en rose, le
capitalisme n’est pas la solution, c’est le problème.
Et les voici, aujourd’hui, à la
tête de l’Etat, à renier une par une les promesses qui les ont amenés au
pouvoir. La retraite, la santé, l’emploi, la pression fiscale, l’environnement…
Rien ne résiste à leur rouleau compresseur. Pas sûr que Sarkozy aurait fait
mieux.
Le grand capital peut dormir sur
ses deux oreilles.
Et comme il le fait depuis que le
monde est monde, il nous enfume avec des boucs émissaires : des pays
indignes (Grèce, Espagne, Portugal…), des peuples nuisibles (hier les Juifs,
aujourd’hui les Roms), des politiciens corrompus et/ou immoraux (DSK, Cahuzac),
des magouilleurs de haute volée (Madoff aux USA, Kerviel chez nous).
Le Capital prend tout le monde en
otage. Ce serait un grand malheur si nous succombions tous au syndrome de
Stockholm. Heureusement, comme aux plus sombres heures de l’histoire, il y en a
qui résistent et s’organisent.