28.2.08

Pauvres enfants de CM2 !

On vient de frôler le pire dans l'abject !
Notre Président d'opérette venait de proposer une idée insensée : rendre chaque élève de CM2 responsable de la mémoire d'un enfant juif, victime de la Shoah.
Face à ce total délire, nombreux ont hurlé à l'ignominie. On ne fait pas l'histoire par la culpabilisation. Premier résultat de la première réunion du groupe de travail sur la question : on arrête les conneries !
Bien. Mais prolongeons un instant la réflexion de Simone Weil : pourquoi ne pas leur faire aussi supporter la mémoire des enfants victimes des bombes américaines, atomiques à Hiroshima et au napalm au Viet-Nam ?
A quiconfiera-t-on la mémoire des enfants morts des luttes interethniques hier au Rwanda et aujourd'hui au Kenya ? A qui fera-t-on porter le poids des enfants des rues de Bogota ? de ceux dont on a revendu les organes aux riches des pays occidentaux ? de ceux contraints à se prostituer ?
L'effort de mémoire ne mérite ni faux semblants ni sensiblerie démagogique. Il a besoin d'un travail permanent sur le respect de la personne humaine, quelles que soient sa nationalité, sa couleur de peau, sa religion ou ses convictions politiques.
Ironie de l'actualité : France 2 diffuse un excellent docu-fiction sur la résistance, De Gaulle, Jean Moulin, les communistes, les patriotes... Le second volet est axé sur ces Français qui ont sauvés des enfants juifs de l'atrocité nazie. Mais, contradiction ultime : cette émission est découseillée au moins de 10 ans !
Ainsi donc, nos gosses sont assez costauds pour s'encapper la mémoire d'enfants morts de la barbarie, mais pas assez pour apprécier l'attitude citoyenne des justes et des résistants, morts pour leur pays et pour leur idéal.
Ainsi va la vie sous sarkoléon 1er !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Emmanuelle Mignon, conseillère de Sarkozy entre autre pour les propositions sur la Shoah et sur les sectes :
« J’ai toujours été conservatrice, j’aime l’ordre. Je crois à l’initiative individuelle, à l’effort personnel et, en matière économique, à la main invisible du marché. Par exemple, je suis pour une privatisation totale de l’éducation nationale », confie cette juriste venue du Conseil d’Etat. (in Le Monde du 2 septembre 2004, « Comment les idées viennent à Sarkozy », Jean Birenbaum).

Sans doute qu’après avoir privatisé l’école, on pourra donner les enfants à former aux écoles des sectes ?