20.2.10

HAITI ET LES TRADERS (conte du capitalisme ordinaire)

Il était une fois un mini président de République Française qui s'en alla dire au peuple Haïtien que la France, dans sa grande bonté, à défaut d'implorer pardon à genoux d'avoir asséché et rendu exsangue ce pays deux siècles durant, allait éponger la dette et donner quelques millions pour aider à sa reconstruction... En tout, le généreux et exceptionnel soutien français se monterait à 380 millions deuros !
Le jour même, de l'autre côté de l'Atlantique, en Hexagonie occidentale, la fameuse Banque Nationale de Paris annonçait, non sans fierté, des bénéfices étourdissants. Les traders allaient se partager un milliard d'euros. Dont 500 millions immédiatement !
Ainsi donc, la belle et prestigieuse France ne parvenait pas à donner à un peuple qui avait tout perdu ce qu'une seule banque pouvait offir à ses 4.000 traders en une année.
Le lendemain, nos grands médias, garants de la démocratie, chiffraient à 10 milliards d'euros la reconstruction totale du tas de ruines qu'on appelait toujours Port-au-Prince. Quelques pages plus loin, les comptes des grandes entreprises françaises affichaient des bénéfices stupéfiants... BNP : 5,5 milliards d'euros... Total : 7,8 milliards... Et tant et tant d'autres montants vertigieux.
Ainsi donc, dans la douce et solidaire France, les bénéfices d'une seule année de deux entreprises suffiraient à payer la reconstruction d'un pays tout entier, à qui il faudra des années et des années pour y parvenir.
On sait déjà que les Bouygues et consorts se frottent les mains du juteux marché à venir. C'est qu'il va en falloir du béton pour remettre Haïti debout.
Et, comme toute fable se termine par une morale... La voici :

Si Haïti avait été une banque, il aurait été sauvé.

6 commentaires:

Unknown a dit…

Pendant ce temps là...les licenciements continuent et le nombre de personnes en fin de droit augmente chaque mois.

vero a dit…

Ça, c'est pas un conte de fée. C'est un cauchemar. Mais c'est bien de le raconter, ça remet quelques idées en place et ça donne une petite idée de ce qu'on pourrait exiger de nos dirigeants si nous avions un peu de courage. Au moins lorsque l'on glissera notre bulletin le 14 mars.

Thierry de Paris a dit…

Rapide. Clair. Concis. Efficace. C'est mieux qu'un long discours à la mors moi le noeud.
J'invite tous les lecteurs de ce blog à vous tuyauter sur l'histoire d'Haïti, c'est énorme la responsabilité de la France dansleur malheur. Il est dit quelq part que les Haïtiens ont dû payer leur indépendance des millions et qu'ils contineunt de payer. Alors Sarko peut bien leur faire cadeau de leur dette, j'imagine qu'ils l'ont déjà remboursée très très cher et depuis très très longtemps.
Et pour faire bonne mesure, car il y a des salauds dans tous les camps, n'est-ce pas Mitterrand qui a accueilli Bébé Doc, Duvalier lors de son exil ?

Anonyme a dit…

S'il n'y avait qu'Haïti... LA France du capitalisme est toujours profondément colonialiste. Voire la déclaration de la secrétaire d'etat à l'outre mer. Pour elle, pas question que les milliards aillent ailleurs qu'à la Guadeloupe.
Virons-les à coups de pompes.
OK avec véro pour le 14 mars. Moi, c'est front de gauche. Et plus il y en aura, plus la droite et la fausse gauche devront en tenir compte.

Didier 77 a dit…

Quel triste destin. Avoir été le premier pays noir indépendant et terminer en n'yant à offrir que des galettes de boues pour nourrir les gens !
Les grandes puissances des blancs leur en ont fait baver. Et maintenant ils se battent entre eux pour savoir qui aura la main sur Haïti : USA, Canada et France. Quand onpense qu'en 200 ans, aucun président n'est allé visiter ce pays francophone, c'est qu'on avait déjà tout pillé et qu'il ne restait rien. Pas comme en Afrique, où il y a encore de gros bénéfs à récolter.

Anonyme a dit…

Gilbert souscrit aux propos de Thierry, y ajoutant que la fortune de Bébé Doc, si la France avait eu les C... de la lui choper, aurait largement pu penser les plaies de ce pays qu'ils ont, avec son père, saigner aux quatre veines pour le plus grand profit de leurs maîtres occidentaux.