7.3.10

MES AMIS SOCIALISTES !

Certains de mes amis socialistes (si, si, si... j'en ai !) sont agacés de mes récents articles sur ce blog ou dans mon journal de groupe d'élus. Leur grand truc, c'est de ne pas admettre que l'on puisse les critiquer, défendre des visions différentes de la société puisque au second tour j'appellerai à voter pour eux ! Ce qui est une discipline républicaine pour nous (les cocos, parti de gauche, etc) n'est pas du tout la régle chez eux. C'est plutôt une exception.
Combien de villes gérées par le PCF ont-il fait tomber à droite pour les récupérer dans la foulée ? Combien en ont-ils volées en se maintenant au second tour, alors qu'ils étaient derrière, pour se fair élire par les électeurs de droite : Aubervilliers, Montreuil (pour leurs complices des Verts) et trop d'autres... Sans oublier le plus écoeurant : Fleury-Mérogis, gérée des décennies par le PCF (avec le PS et les verts). Hop, tour de passe passe : démission en bloc du conseil municipal PS et droite, obilgeant à une nouvelle élection où face à la liste de rassemblement initiée par le PCF,il n'y avait qu'une liste... du PS. Bien soutenue par la droite. D'autres exemples ?
De l'autre côté, y a-t-il eu une seule fois où cela s'est produit ? Alors même que parfois nos candidats n'étaient distancés que de 25 voix, ils se sont désistés.
Alors, de grâce, chers amis socialistes, pas de leçon de morale politique de votre part, ce serait indécent. Tous les militants du PS partagent-ils ces tripatouillages ? En tous cas, bon nombre pensent qu'il faut être au pouvoir coûte que coûte pour pouvoir agir et sont prêts à en rabattre sur les exigences, à ne pas tout dire pour ne pas effaroucher l'electeur timoré. Ont-ils besoin de faire campagne ? Pas sûr, les médias la font pour eux. La plupart du temps, ils n'ont pas à défendre de grandes idées, il leur suffit juste d'exister pour que la presse les place comme les anti-Sarko les plus légitimes. Sont-ils naïfs au point de ne pas comprendre comment ils sont instrumentalisés pour que la société s'adpate à la marge, mais que surtout elle ne se transforme pas en profondeur ?
Les alliances de second tour... Il les faut, pour ne pas laisser les clés aux copains de Sarkozy, les dégâts sont trop lourds. Mais est-on assuré pour autant qu'une gestion strictement PS aura la volonté d'en découdre avec le capitalisme qui broie des vies ? La gauche combative doit sortir la plus forte possible du premier tour, pour imprimer un marquage réellement à gauche et obliger le PS à prendre en considération ses alliés. Je le vis personnellement à Pontault-Combault où je sers les intérêts de la majorité pour tenter de faire avancer tel ou tel domaine. Le débat existe, mais sévérement encadré car dès que cela devient tendu (sur la vidéosurveillance ou sur le peu d'ambition du processus démocratique local, par exemple), mes amis socialistes me rappelent qu'ils sont le groupe majoritaire et qu'ils feront bien ce qu'ils voudront et que si mon groupe manifeste trop d'indépendance de pensée et de propos, ils en tireront les conclusions qui s'imposent. Comprendre : suppression des délégations.
C'est pour toutes ces mauvaises raisons qu'ils se sont battus pour le quinquennat et son adossement à la Présidentielle, avec l'effet attendu : la bipolarisation, dont on voit les dégâts en Angleterre ou au USA, où l'on peut constater que tout va bien pour les possédants. Pas pour le peuple. Pas pour les valeurs humaines.
Pour mes amis socialistes, la libre expression n'est pas de mise lorqu'elle pousse les contradictions. Magré tout, c'est avec eux qu'il nous faut tenter d'avancer. C'est bien pourquoi je continuerai de faire valoir mes idées, mon point de vue, mes propositions alternatives. Tout en espérant les faire évoluer.
Y'a du boulot !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu as raison; l'alignement sur le parti dominant, y en a marre. Ce n'est pas de la solidarité. Alors avancer des arguments alternatifs, oui, oui, oui.
Tu parles des pratiques peu orthodoxes qu'ont certains de venir s'installer d'une façon démocratiquement trés contestable, dans le lit des cocos(et les en virer), pour eux c'est une vraie pratique politique trés recherchée, qu'ils soient socialistes ou verts. En remontant plus loin dans le temps, je me souviens de Vierzon pour les uns et de Bégles pour les suivants (avec l'inéfable Mamère).
Ces pratiques trés prisées à droite, sont basées uniquement sur l'anti-communisme. Cela évite aussi de développer des arguments nécessaires à tout échange, même sur lesquels on peut être en désaccord. Oui, pratiques désastreuses pour la démocratie.
Mais il ne faut pas laisser croire qu'elle est unanimement partagée dans les rangs de nos amis socialistes;sinon ce serait reconnaître que nous chercherions des alliances suicidaires. Non ce n'est pas le cas.
D'autres (de nos amis socialistes) sont tout autant attachés que nous (les cocos) à des pratiques claires, refusant toute acrobatie de politique politicienne, préférant la clareté des opinions, sans compromission avec la droite (si, si bien sûr que j'en connais).
Se battre contre les tripatouillages, ne peut se faire que gâce à une audience accrue des forces engagées dans un changement radical (non, pas la révolution, mais un changement de cap économique, écologique pour une transformation de la société). Sinon c'est un combat individuel engagé certes par des gens courageux, mais ce n'est pas suffisant pour changer la donne. Pas une voie royale (facile!!!).
Seul le Front de Gauche en est actuellement le garant.
Jack Havraneck Ozoir

Anonyme a dit…

Ce matin je me ballade sur le net, et je découvre votre blog, sympathique. J'en profite pour vous dire ce qui me passe par la tête, en tant qu'habitant de Pontault-Combault.

Concernant cette ville, on est loin de la proximité avec la population ! Une maire absente, une ville qui s'endort, les employés municipaux qui sont gérés comme chez orange (ma femme y bosse), et une communication d'apparence qui cache une réalité bien triste. On est à fond dans la communication à la Sarko !

La seule chose qui marche, c'est la communication. Faire croire et montrer le fond de teint qui cache la maladie.
J'en veux pour preuve le nouveau logo pourrit de la ville, remanié avec soin et représentant aujourd'hui un tas de carré de couleurs, sans vie, sans intérêt, sans joie. On dirait un logo de boite de comm.

Le problème c'est qu'à force de cohabiter avec le PS pour obtenir des sièges d'élus, c'est tout un groupe qui se décrédibilise à force de cautionner les agissements de la majorité.
Heureusement qu'il faut faire barrage à la droite... :-)

MOLINA Philippe a dit…

Bien d'accord avec Antoine et aussi avec la conclusion qu'en tire Jack Havraneck, d'Ozoir: Seul le Front de Gauche en est actuellement le garant.
J'espère que cette alternative, qui s'ouvre enfin pour la première fois À GAUCHE pour les Régionales, saura être saisie par de nombreux électeurs socialistes, mais aussi par les abstentionnistes qui aspirent maintenant à rejoindre leur famille DE GAUCHE.
Ph. MOLINA - Pontault Combault

Cyrille Menant a dit…

Antoine,

Je découvre ton blog et cet article est particulièrement savoureux, tout comme le suivant. Cette leçon donné à tes "amis socialistes" et leur tendance hégémonique m'interpelle. Ces méchants socialistes qui se débrouillent pour "voler les villes aux communistes". Nous sommes en pleine lutte des classes.

A te lire, je comprends bien mieux les agissements de la majorité communiste à Roissy en Brie. Ce n'est que vengeance de tout ce que nous, vilains socialistes, avons fait partout en France contre vous, gentils communistes. Et c'est malheureusement sur ces bases que tes camarades patrons de ma ville imposent aux autres tendances politiques de gauche leur hégémonie, nous interdisant de penser autrement. Je note la différence entre Roissy et Pontault. A Pontault, le débat exite...

Permets-moi de t'emprunter ta conclusion.

Pour mes amis communistes, la libre expression n'est pas de mise lorqu'elle pousse les contradictions. Magré tout, c'est avec eux qu'il nous faut tenter d'avancer. C'est bien pourquoi je continuerai de faire valoir mes idées, mon point de vue, mes propositions alternatives. Tout en espérant les faire évoluer.

Cyrille Menant