16.3.10

QUE FAIRE DU SECOND TOUR ?

Contrairement à ce qu'on veut nous faire gober, le grand gagnant des régionales 2010 n'est pas l'abstention... C'est le capitalisme !
Les grands propriétaires de portefeuilles d'actions ont des outils redoutables pour manipuler les populations et, en bout de course, imposer et faire prospérer l'idéologie dominante : le capitalisme comme but et, désormais, comme moyen. Cette gangrène du genre humain sait s'adapter selon les circonstances pour demeurer l'axe de référence. Or, qu'il soit "moralisé", social ou alternatif, il reste bel et bien le capitalisme. Celui qui broie des vies et détruit la planète.
Les capitalistes ont besoin que les gens se détournent de la politique pour faire leurs coups en douce. Ils ont besoin d'une extrême droite puissante qui oppose les hommes entre eux. Ils ont besoin d'une sociale démocratie qui ne les remette pas fondamentalement (voir l'Espagne ou la Grèce, par exemple)... Ce qu'ils redoutent terriblement, c'est que se pose, en conscience la question d'une alternative au tout pognon qui soit autant soucieuse des humains que de la planète où ils habitent, qui soit solidaire sans être dogmatique, qui utilise les progrès technologiques pour apaiser le travail et non pour licencier, etc.
Cette alternative ne se fera pas au détour d'un grand soir vengeur. Il nous faut composer avec ceux qui disent partager un certain nombre de nos valeurs. Ils s'appellent, PS ou Verts. C'est un exercice difficile que de trouver un dénominateur commun entre ces courants politiques. Difficulté amplifiée dès lors qu'un des partenaires se pose comme leader qui ne veut voir qu'une seule tête !
Pour autant, je souhaite que pas une voix ne manque pour le second tour, afin de battre la droite. Huchon a clairement dit, dimanche soir, que chacun serait respecté de façon arithmétique. Espérons que ce soit vrai au-delà des places sur une listes, mais après l'élection, au quotidien, dans l'écoute et le respect des valeurs des uns et des autres.
Car être minoritaire dans la majorité est le positionnement le plus délicat. Il nous faut être plus incisifs, plus convainquants pour faire valoir nos idées lorsque la tentation hégémonique se fait jour.
Je ne supporte pas l'idée qu'il nous faille taire nos divergences, ne plus dire notre avis, ne pas avoir d'états d'âme et être solidaires de tout et tout le temps.
La richesse de l'union c'est, justement, l'expression de la diversité, la recherche du compromis, le débat d'idées qui fait avancer les projets. Au lieu de cela, on nous reproche souvent nos tracts et nos prises de positions (y compris sur ce blog). Les groupes majoritaires acceptent difficilement que les débats soient éventuellement vifs.
Gageons qu'un nouveau rapport des forces vient de se jouer et qu'il est prometteur de succès. A la condition expresse d'une réelle prise en compte de ce dont sont porteurs les alliés. Pas uniquement de leur réservoir de voix.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Antoine,
J'applaudis des deux mains à la qualité de ton écriture et celle de ton argumentation.
Arriver dans le même texte à dire que tout est de la faute du capitalisme, (y compris le taux d'abstention ?), qu'il faut le combattre, attendre le grand soir, se méfier du grand méchant loup rose et terminer par une note d'espoir en la force du front de gauche... Quel talent !
N'oublions pas les méchants de droite, qui sont certainement également responsables du mauvais temps, de l'obligation de courir pour s'envoler en parapente et j'en passe...
A force de t'opposer contre ta paille, n'oublies tu pas de critiquer la poutre à laquelle tu demandes de te rallier ? Tes exemples sur ta ville ne te conduisent-ils pas à souhaiter conserver ta liberté ?
Une dernière pensée que je te soumets :
En homme libre, il avait en horreur le conformisme des préjugés et l'uniformité de la pensée.
Que faire au second tour ? Aller voter, en hommage à celles et ceux qui se sont battus pour nous permettre de le faire, et pour ceux qui dans certains pays n'ont pas ce droit.
Un libre parapentiste de droite

Anonyme a dit…

Claude Bartolone : «Il y a un bouleversement. Nous avions un partenaire historique, les communistes. Nous en avons un nouveau, les écologistes.»

Anonyme a dit…

Jean-Christophe Cambadélis : On passe de l’axe PS-PCF, ouvert aux Verts, à l’axe PS-écologistes, ouvert au PCF.